Points d’imposture (2012)
vidéo sonore – 60 min
Composition sonore / tapisserie / corps /Installation écran vidéo / diffusion stéréo
Jean-Luc Guionnet & Élizabeth Saint-Jalmes
Exposition Parisonic – 2011 – Cabinet graphique des instants chavirés – 93100 Montreuil.
Les points d’imposture sont des hybrides de sons, d’images et de positions de corps, libres de statistiques — détachés du probable et de l’improbable. Utilisés pour orner des surfaces où des formes en suspension dans l’air peuvent trouver place. On y représente des entités, créées du caprice de la nature, ou simplement de quelque fantaisie exagérée : on les invente en dehors de la raison, on suspend à un fil très fin un poids qu’il ne peut supporter, on transforme tel modèle en effusion de possibles, les jambes d’unetelle ou d’untel en parasites électriques et quelques postures de corps en musiques utiles, mettant ainsi à jour une foule de déplacements et d’extravagances sans terme. Si on décide de remplacer les organes par des lignes. À la place des organes on met des lignes, la motivation est remplacée par le motif, la simple posture par une multitude de stratégies du moindre effort ; des espèces d’ondes et de plages sont strillées avec du son et de légères volutes, portant sans raison de petites figures assises. On voit encore des tiges terminées par des mains, d’où sortent des demi-figures, les unes avec des visages de femmes, d’autres sans visage, ou bien encore d’animaux que l’on regarde ou pas. Or, ce sont là des impostures qui ne peuvent exister, et n’existeront jamais et leur prévalence, par la passivité du jugement, dépérit lentement et n’ayant plus à choisir puisque cela dure, on ne songerait pas à confondre cette musique utile avec un simulacre. En quoi l’usage de ces sons ustensilaires diffère-t-il de l’usage de ceux, inutile à la subsistance ? Se placerait-on dans l’utilité comme l’escargot bave en traversant, surfaces goudronnées et hostiles météo ? Ou bien l’imposture, par quelque stratégie redondante (qu’elle est de toute façon) chargerait-elle le temps de rendre tout possible ? Considérant la besogne d’un peintre, on choisit l’endroit d’une paroi pour y loger la position de ce corps, faite aussi bien du vide tout autour cet endroit que des conditions pour qu’elle soit d’utilité — n’ayant ordre, suite, ni proportion que fortuite : points d’imposture ou ornement sans nom.