Mécaniques Influentes (2021)
Exposition à l’atelier Martel – Octobre 2021 à Janvier 2022
Pour fabriquer cette exposition, je me suis interrogée sur la manière de faire avancer ma recherche dans le contexte de ce lieu atypique. Je me suis alors connectée à mes entités divines, artistes du processus, Gérard Gasiorowski et Robert Filliou, ai injecté entre autres la pensée d’Ursula Le Guin, convaincue que l’accès à une multiplicité de récits est la clef de voute de l’invention d’un regard propre au monde. Un rituel maison pour convoquer d’Oulipo et Pierrick Sorin plus tard, les autres vivants s’immiscent dans ma pratique avec la mission secrète de désantropomorphiser le point de vue.
En 2015, je réalisais une exposition à l’atelier Martel Aux conditions initiales. L’animal y avait été invité.e à cosigner des œuvres avec moi. Ensemble nous avions digéré et organisé le hasard.
Dans cette exposition Mécaniques influentes conçue in situ, l’animal a « grignoté l’espace du récit ». C’est en filigrane que la fiction impliquant le vivant ainsi que les grandes figures telles que l’imaginaire, l’accident ou l’humour, est le fil rouge de cette installation qui associe textes et productions plastiques.
Ces créations aux techniques mixtes sollicitent la spectat.eur.rice à l’endroit de son regard et de ses gestes, et questionnent ce que l’on garde d’une relation avec une œuvre, ce avec quoi l’on repart chez soi.
LEXIQUE DE L’EXPOSITION
PPCU – Protocoles précaires de création urgente
Inventer des protocoles de création avec les moyens du bord en se débrouillant pour dire ce que l’on a à dire. Les PPCU sont le résultat de négociations entre des nécessités, de la volonté, du pré-existant, des accidents convoqués et impromptus. Les processus de créations, sortes d’hybrides relationnels sont à la fois une application et une mise en forme du cheminement de la métamorphose. Le pré-existant est ce qui pousse sur un compost de bases théoriques, philosophiques, de recherche plastiques protéiformes et la question du devenir collectif. L’écologie du « ce qui est là » se met au service du geste créatif qui, par la convocation de l’urgence est au plus près de sa nécessité. Toutes les productions de cette exposition sont issues de PPCU.
ORDONNANCES GRAPHIQUES
Dessins réalisés avec des filtres autocollants sur vitres. Créés à partir « d’ordonnances graphiques » imaginées in situ. Nommées « A la merci d’une nuance », cette série de de vitraux éphémères est influencée par ce avec quoi l’artiste arrive et ce qu’elle trouve sur place. Septembre – Octobre 2021.
EPHEMEROÏDE
Ephéméroïde, pièce textographique pour fond d’écran d’ordinateur, est un éphéméride qui couvre la durée de l’exposition. Il relate jour pour jour l’épopée des connections entre divers acteurs du mouvement.Entre influences et enchaînements de conséquences, les chaînes d’évènements adviennent comme autant de chorégraphies de l’imprévisible. Août- Septembre 2021.
VARIABLES EN PLACE
Céramiques « l’écho des chutes » et plantes. La pousse dépend de l’ensoleillement, de l’arrosage et du type de chants qui berce la croissance des plants : l’artiste viendra régulièrement sonner la trompe de chasse pour les plantes lors des horaires d’ensoleillement et de travail des architectes. Octobre 2021.
ZOOPERFORAPIE
Performance le soir du vernissage puis en consultation téléphonique sur rendez-vous.Activation d’un jeu de cartes qui prescrit des comportements animaux à performer pour résoudre des problèmes dus à une manière trop anthropocentrée d’être au monde. La pratique a pour vocation de soigner en ré-encodant les narrations faites par les hommes et les femmes avec des narrations faites par les animaux, de proposer un déplacement de son point de regard pour évoluer dans sa relation à soi, à l’autre et au monde. Le dessin au verso du jeu de carte compose un puzzle géant à constituer dans l’espace. Juin 2021.
INTRIGUE & INFLUENCE
Méryll Ampe et Elizabeth Saint-Jalmes se retrouvent pour une improvisation Noise & Texte de 30 minutes.
L’une sculpte le son en temps réel en s’engageant de manière instinctive et radicale, faisant appel à l’écoute du lieu et du corps pour créer des états sonores qui se déploient, se croisent, se mélangent et se décomposent. L’autre nous livre une lecture d’une intrigue policière dans laquelle le corps se mobilise et s’organise pour trouver le coupable de la tentative de meurtre dont a été victime la conscience. Octobre 2021.